Nous savons que l’huperbole est une figure de style consistant à exagérer l'expression de sa pensée. Dans la littérature, l'hyperbole est utilisée pour créer un style emphatique, c'est à dire grandiose (on dira «grandiloquent» si on estime cette solennité outrancière). L'hyperbole abonde dans les oeuvres de tonalité épique et chaque fois que l'auteur veut grossir les faits, grandir un personnage, provoquer chez le lecteur un effet d'admiration, d'enthousiasme ou de crainte. L'hyperbole a une exagération dans les termes utilisés dans le but de produire une forte impression. Par exemple.: C'est un géant (c'est un homme de haute taille), Il se fait une montagne de ce problème (c'est un gros problème)
Le ciel fourmillait d’étoiles. Je t’aime à la folie. Il y a chez Rimbaud une emphase de la colère, une emphase de la révolte. On y trouve aussi une assimilation de la quête poétique à une aventure, sœur jumelle de celle des livres de l'enfance. Dominique Combe (op. cit.) parle d'une «épopée de la voyance». Ces caractéristiques expliquent la présence d'une tonalité héroïque dans certains textes, lorsque le poète évoque ses départs, ses marches vers l'inconnu géographique et métaphysique... et leurs échecs tout aussi tonitruants. Là est sans doute la principale racine de son goût pour l'hyperbole, ou de ce qu'André Guyaux appelle son «superlativisme», sa «rhétorique de l'excès» (op.cit. p.202). Par exemple, il affectionne les nombres disproportionnés: "... rêver au blanc million des Maries» (Les Premières Communions); «Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur?" (Le Bateau ivre); «Ô million de Christs aux yeux sombres et doux» («Morts de Quatre-vingt-douze»...); «Viens, les Vins vont aux plages, Et les flots par millions!" (Comédie de la soif); «Ouvrant sur ta pâleur ses milliards de portes» (Paris se repeuple); «La messe et les premières communions se célébrèrent aux cent mille autels de la cathédrale» (Après le Déluge); «Voilà mille loups, mille graines sauvages [...] Sur l'Europe ancienne où cent hordes iront» (Michel et Christine); etc., etc. On trouve le même procédé dans sa correspondance: «balayer ces millions de squelettes qui, depuis un temps infini, ont accumulé les produits de leur intelligence borgnesse»); «une mère aussi inflexible que soixante-treize administrations à casquettes de plomb»«,Verlaine est arrivé ici l'autre jour un chapelet aux pinces... Trois heures après, on avait renié son dieu et fait saigner les 98 plaies de N. S». Legoût deRimbaud pour les pluriels insolites (pluriel de noms abstraits par exemple: les «immobilités bleues», les «rouges tourmentes», les «grises indolences», les «pubescences d'or», les «enfances»,...) est une des manifestations de son style emphatique. Paule Lapeyre, commentant cette particularité, écrit notamment: " [...] il faut citer un usage du pluriel typiquement rimbaldien, c'est le pluriel des noms de lieu: les Asies, les Sions, les Florides, les Guyanes, les Norvèges, les Oises extravagantes, cent Solognes, les Sodomes et les Solymes, les Etnas, les Orients... autant de 'formules' et de 'lieux' 'trouvés' par le poète qui se vante de 'posséder tous les paysages possibles'. Ici, le pluriel insolite dilue l'espace ainsi dilaté dans une précision illusoire» (op.cit. p.357).
Dominique Combe a souligné dans son analyse du Bateau ivre le recours insistant de l'auteur au superlatif: «Multipliant les formules du haut degré («plus sourd que les cerveaux d'enfants», «plus léger qu'un bouchon», plus douce qu'aux enfants», etc.), accumulant les adjectifs («marais énormes», «serpents géants», «ineffables vents», «confiture exquise», etc.) le «Poème» se situe ouvertement dans le registre hyperbolique du style sublime caractéristique de l'épopée» (op. cit. p.43–44).
L'hyperbole peut servir aussi à l'expression paroxystique de la souffrance. Analysant «Nuit de l'enfer» Danièle Bandeliermontre comment Rimbaud y «théâtralise la souffrance». Elle y note «le cri artistiquement organisé par les ellipses, les prétéritions, l'hyperbole, la redondance, les associations étranges; [...] la recherche constante du superlatif, du comble, du renchérissement («affreusement sotte», «J'ai soif, si soif», «mille fois plus riche»). [...] On est toujours au plus haut degré («Je meurs», «j'étouffe», «je brûle», «je tombe au néant», horreur de l'horreur»), dans la multiplicité («Trois fois béni», «millions de créatures», «hallucinations innombrables», «mille fois plus riche», «mille fois maudit»), dans la nullité («néant», «jamais personne», «néant», «personne», «Plus aucun son») ou dans la totalité («tous les mystères», «tous les talents», «tous», «venez», «toutes les grimaces imaginables»)". L'hyperbole peut passer à bon droit pour un des traits les plus caractéristiques du style rimbaldien. Elle le doit à sa force expressive, à son pouvoir de dramatisation, qui justifient sans doute aux yeux du poète l'usage d'une figure que son sens de la dérision, son auto-ironie auraient pu lui rendre suspecte. Donc, on peut dire que l’hyperbole joue un grand rôle dans la literature du monde. Et bien sur on ne peut pas imaginer des oeuvres et des poesies sans les figures stylistiques alors, nous pouvons dire que l’hyperbole est une figure très nessaire non seulement dans des oeuvres, peut-etre il joue un role important dans nos vie.
Les litteratures utilisees:
- Danièle Bandelier, «L'expression de la souffrance dans Nuit de l'enfer», Dix études sur «Une saison en enfer»,À la Baconnière, 1994, p. 67–82.
- Dictionnaire franco-ouzbek. Tashkent. 2008
- http://ironie.free.fr/index.html